Les difficultés des personnes malentendantes dans les lieux publics

Cet article provient de notre Magazine Se comprendre édition de mars 2019.

Magazine se comprendre 2019


Du 20 août au 6 septembre 2018, dans l’intérêt de mieux servir la population malentendante et de contribuer à son projet « Où sortir sans limites », l’APDA a fait circuler un questionnaire spontané afin de connaître les difficultés des personnes malentendantes dans les lieux et les services publics.

Des témoignages qui parlent.

« Je ne me renseigne pas particulièrement si le lieu est accessible aux personnes malentendantes dans la mesure où, avec mes prothèses auditives, j’entends relativement bien. Néanmoins, il m’arrive de me retrouver dans des lieux très bruyants où la compréhension de mes interlocuteurs est difficile (bar, restaurant…). »

Les personnes malentendantes éprouvent des défis quotidiens que plusieurs ignorent. Leurs besoins ne sont pas toujours compris puisqu’elles ne savent pas comment les aborder, qu’elles n’ont jamais songé à de telles démarches, qu’elles ont subi de mauvaises expériences ou qu’elles ont été cibles de moqueries.

Les résultats de notre sondage nous ont permis de déduire que les lieux ou les services publics les moins sensibilisés aux personnes malentendantes sont, par ordre décroissant :

« À la Salle Albert Rousseau du Cégep de Sainte-Foy, leur système ne fonctionnait pas et au comptoir de prêt, c’était de jeunes employés qui ne connaissaient rien. Je ne suis pas retournée depuis. »

« J’ai demandé à plusieurs intervenants de confirmer mes rendez-vous par courriel, mais je reçois toujours un message sur ma boîte vocale »

  • les transports en commun (53,13 %) ;

« J’ai demandé aux employés de l’aéroport de venir m’aviser à l’annonce de mon vol. Ils ne sont jamais venus et j’ai presque manqué l’avion… »

« J’ai déjà demandé un endroit calme dans un resto de Québec et ils m’ont envoyé en fond de salle, face aux services de la cuisine. »

Les difficultés des personnes malentendantes incluent : parler avec le service à la clientèle, converser dans un lieu trop bruyant, manger dans des endroits achalandés, assister à des conférences, écouter un spectacle ou un film au cinéma, etc. Les besoins d’accommodements ainsi que les obstacles liés à une compréhension adéquate dépendent du niveau de surdité.

Ceux qui se renseignent sur l’accessibilité d’un endroit, la communication étant difficile au téléphone, le font sur place, sur les médias sociaux (Facebook, envoi de courriels, sites web) ou en quémandant l’avis d’un proche. Quelques-uns appellent au risque d’une compréhension diminuée. La plupart ont indiqué ne rien faire pour s’informer ou améliorer leur perception, s’en remettant uniquement à leurs prothèses auditives. Comme l’indique un répondant, « on ne le demande pas, on le teste ». Parfois accompagné d’une parenté entendante ou d’un interprète, la personne malentendante se débrouille en repérant les coins moins bruyants et en demandant de répéter jusqu’à assimilation.

En général, peu de personnes malentendantes parlent de leur situation parce qu’elles se sentent mal à l’aise ou parce qu’elles ignorent comment procéder.

Pour consulter la synthèse du sondage : www.ousortirsanslimites.com/synthese2018.pdf

APPEL À TÉMOIGNAGES ! L’APDA veut continuer à récolter des témoignages afin d’alimenter le projet Où sortir sans limites. Partagez-nous vos difficultés dans les lieux publics en écrivant à communication@apda.ca.

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